Les rats d’égout profilèrent en milieu urbain dans les zones où ils trouvent des ressources alimentaires, de l’eau et des endroits pour nicher. Avec un ratio de 1,5 à 1,75 rats par habitant, Paris et Marseille feraient partie des 10 villes les plus infestées au monde. À un tel niveau de densité de population, ces rongeurs à vie nocturne sortent des caves et des égouts et deviennent visibles le jour dans les rues, les parcs et les jardins, dans tous les lieux où ils peuvent trouver de quoi se nourrir et s’hydrater (caniveaux, poubelles, aires de pique-nique, marchés, habitations…).
Certains courants de pensée, défenseurs de la condition animale, arguent que Rattus norvegicus est l’espèce dont dérive le rat domestique d’élevage, facile à apprivoiser comme rat de laboratoire ou animal de compagnie non traditionnel (ACNT). Plaidant pour que la relation entre le rat d’égout et l’Homme ne soit plus considérée comme un commensalisme nuisible, mais comme une véritable symbiose, ils demandent de « légitimer la place des rats dans la ville », de reconnaître leur utilité comme « auxiliaires dans la gestion des déchets en ville… » Face à ces propos l’Académie nationale de médecine a tenu à rappeler en juillet 2022 qu’il fallait savoir choisir en la santé publique et le bien-être du rat d’égout. Ce dernier reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses parasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures.
Jeanne Brugère Picoux, Professeur honoraire de l’École nationale vétérinaire d’Alfort
Stéphane Bras, porte-parole de l’association Prosane, qui réunit les principaux acteurs de l’hygiène antiparasitaire
Modérateur :
Laurence Paye-Jeanneney, ancienne présidente de l’AFAS