A ce titre, la France possède le 2ème réseau ferroviaire d’Europe, le 4ème réseau navigable européen et un des réseaux électriques les plus fiables au monde. Par ailleurs, l’aménagement spatial et les faibles densités d’occupation des sols ont longtemps permis la disponibilité d’un foncier peu cher, facteur essentiel de développement de zones d’activités économiques. Associé à la force de notre marché intérieur national et européen et à l’excellence de nos centres de formation, les infrastructures et les opportunités foncières composent le fondement de nos stratégies d’attractivité.
Néanmoins, ces atouts historiques de la France ne sont pas immuables. Le maintien d’infrastructures de qualité nécessite des actions de maintenance et des investissements importants afin de garantir leur viabilité face au changement climatique et à leur vieillissement. Par ailleurs, la crise des finances publiques met sous tension notre politique d’investissement, la disponibilité du foncier doit encore se concilier avec les nouvelles réglementations (notamment le zéro artificialisation nette (ZAN)), deux enjeux constituant des transformations majeures de nos atouts compétitifs.
C’est dans ce cadre que notre rencontre opère un focus sur 2 actifs stratégiques : le foncier et les infrastructures portuaires. Parmi les principaux freins à la réindustrialisation, la disponibilité et la qualité du foncier font partie des enjeux majeurs à l’implantation d’activité industrielle. En effet, l’objectif ZAN énoncé dans la loi Climat et Résilience de 2021 raréfie le foncier à vocation économique en limitant son artificialisation. Cependant, il faudrait 22 000 hectares de foncier industriel pour une augmentation de la part de l’industrie dans le PIB français de 2 points de pourcentage. La reconversion de foncier préalablement artificialisé comme celui des friches industrielles, dont la surface totale est estimée entre 90 000 et 150 000 hectares, constitue une opportunité adéquate et innovante pour les projets de développement industriel. En ce sens, le programme de cette rencontre vise à mettre en lumière les opportunités offertes par ces friches en analysant les freins à leur reconversion, en présentant les outils et stratégies (acquisition foncière, dépollution, compensation etc.) ainsi que des retours d’expérience pour accélérer leur valorisation. L’objectif : transformer les friches en moteurs de compétitivité pour les filières industrielles et logistiques du futur.
Enfin, le foncier portuaire constitue un atout stratégique pour la France. En valorisant ces espaces clés, les infrastructures portuaires participent activement au déploiement des filières industrielles vertes et à la structuration d’écosystèmes favorisant l’usage et la production d’énergies renouvelables. Maîtriser et optimiser ces territoires est essentiel pour garantir notre autonomie, renforcer notre souveraineté économique et énergétique, et sécuriser notre position dans les échanges internationaux. Jusqu’ici, la transition énergétique des ports était abordée principalement sur l’activité portuaire sous l’angle technologique et environnemental. De ce fait la question foncière, inclue dans les stratégies d’aménagement car levier stratégique de souveraineté économique et énergétique, interroge directement les modèles de gestion et de gouvernance des infrastructures portuaires face aux défis actuels.
Table ronde 1 : Foncier industriel : un levier de souveraineté ou un actif à partager ? Introduction/contexte - Panorama des friches industrielles en France Données clés - nombre, typologie, localisation (urbain, périurbain, rural…) Origine des friches -désindustrialisation, mutations économiques, obsolescence des sites… Pressions territoriales et attentes - artificialisation des sols, transition écologique, besoins des filières stratégiques… par Gilles Pennequin, Directeur de la prospective du CEREMA
Débat avec Camille Étevé, Directrice du pôle Industrie, Aménagement et Développement Economique, Banque des Territoires - Jean-Baptiste Gueusquin, Directeur du programme Territoires d'Industrie, ANCT - Pierre Mescheriakoff, Directeur, KPMG Advisory, spécialiste en revitalisation industrielle - Industriel
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Table ronde 2 : Foncier portuaire : un levier de souveraineté ou un actif à partager ? Introduction/contexte Les ports français, à l’image de Haropa, Marseille ou de Dunkerque et d’autres, font face à de nombreux enjeux de compétitivité dans un contexte de forte concurrence européenne et mondiale. Ils sont le vaisseau amiral de notre réindustrialisation, à l’image de Dunkerque et de la Vallée de la Batterie. Ces ports sont notamment confrontés à la domination des grands ports du nord de l’Europe, tels que Rotterdam, Anvers ou Hambourg, mais aussi de Méditerranée (avec de nouveaux modèles qui émergent, comme en Espagne), qui captent une part importante des flux à destination de la France grâce à une meilleure performance logistique et à une connectivité plus efficace avec l’arrière-pays. Pour améliorer leur attractivité, les ports français doivent donc renforcer la fluidité de leurs opérations, moderniser leurs infrastructures, développer les connexions multimodales (notamment ferroviaires et fluviales) mais aussi se décarboner. En quoi, réindustrialisation et ports sont-ils étroitement liés ? Où en sommes-nous aujourd’hui et quels enjeux à horizon de 10 ans ?
Débat avec Guillaume Basset, directeur général délégué adjoint de Business France, Virginie Carolo-Lutrot, maire de Port-Jérôme-sur-Seine, vice-présidente de la région Normandie, 1ere VP d'Intercommunalités de France, Geoffroy Caude, président d’honneur de l’association pour les infrastructures maritimes et fluviales et Stéphane Raison, ancien directeur général du Grand Port maritime de Dunkerque et de Haropa.
Conclusion : Trouver l'équilibre entre compétitivité et souveraineté !